À Toulon le 08 Février 1968, le général de Gaulle, assiste à la messe célébrée sur la Place d'Armes, à la mémoire de l'équipage de la "Minerve", par Monseigneur Barthe, évêque de Toulon et Fréjus, et les aumôniers de la Marine.

À la fin de la messe à laquelle a assisté entre autres le ministre des Armées, Pierre Messmer; le chef d'état-major des Armées, le général Aillerte; le chef d'état-major de la Marine, l'Amiral Patou; les familles des disparus avec parmi elles les sept marins de la "Minerve" (S.M. Le Morvan, Q.M. Krintz, Q.M. Lainé et Q.M. Gangloff) qui pour des raisons diverses n'ont pas embarqué à bord; le général de Gaulle se rend quelques instants à la Préfecture maritime avant de se diriger vers la base sous-marine où doit avoir lieu la cérémonie militaire.

La citation à l'ordre de l'Armée est lue par un officier.

Le général de Gaule déclare alors « Des marins sont morts en mer. Ils étaient volontaires. C'est-à-dire qu'ils avaient d'avance accepté le sacrifice et qu'ils avaient conclu un pacte avec le danger. C'est pour cela en particulier que le sous-marin "Minerve" a laissé au cœur de la France toute entière un souvenir profond, et à ses armées un exemple qui durera. Au nom de la patrie, je salue leur mémoire et je suis sûr que de ce qu'ils ont voulu faire et de ce qu'ils ont fait sortira pour notre France quelque chose de fort, comme ils l'avaient voulu. Vive la France ! »

En fin de matinée, après s'être entretenu avec les familles des marins disparus, le général de Gaulle embarque à bord du sous-marin "Eurydice", accompagné du ministre des Armées, de l'amiral Patou et Capitaine de Vaisseau Flohic, aide de camp.

Le sous-marin effectue une plongée à une immersion de 40 à 50 mètres pendant 01h20. Après le retour en surface, vers 13h00, le C.V. Flohic lance en mer une gerbe de fleurs tricolores. L"Eurydice" est de retour à Toulon à 13h30.

Communiqué.

La Marine Nationale est prévenue, après les premières recherches, que des stations sismologiques ont enregistré un signal susceptible d'être un écrasement brutal vers 700 mètres de profondeur d'un "récipient" contenant environ 600 m³ d'air à la pression atmosphérique, ce qui pourrait correspondre à l'implosion de la coque d'un sous-marin, le 27 Janvier à 07h59min 23sec [1].

La campagne "REMINER" (REcherche MINERve) se déroule en deux phases étalées sur les années 1968 et 1969. Le bâtiment hydrographe "La Recherche" y participe ainsi que le bathyscaphe "Archimède" avec son bâtiment-base "Marcel Le Bihan".

La campagne "Troïka" se déroule en 1970 avec une nouvelle fois le "Marcel Le Bihan" mais cette fois ce dernier remorque un traîneau sous-marin équipé d'appareils photographiques et d'un émetteur acoustique. Rien de ressort de ces recherches.

[1] Accidents des Sous-Marins français 1945-1983 de Georges Kévorkian chez MARINES éditions